Procès-verbal n° 2 d'abornement de la frontière entre la France et l'Italie,
dressé à Turin le 26 septembre 1862, d'après la convention signée à Turin le 7 mars 1861
par les plénipotentiaires des deux pays et ratifiée par les deux gouvernements.

Les anciennes bornes frontières dans les Alpes-Maritimes

Voir le Procès-verbal n° 1 d'abornement de la frontière entre la France et l'Italie du 29 octobre 1861 (Alpes-Maritimes)

(Accès direct à une borne)
1 2 2 bis 3 3 bis 4 5 6 7 8
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28

    La commission franco-italienne chargée de l'abornement de la nouvelle frontière entre la France et l'Italie et composée comme il a été dit dans le procès-verbal n° 1 signé à Turin le 29 octobre 1861 sauf que M. le baron Hulot, chef d'escadron d'état-major, a été remplacé par M. Berguet, capitaine au même corps, s'est réunie le 15 juillet 1862, au mont Cenis ainsi qu'il avait été convenu dans le procès-verbal sus mentionné, pour procéder à ses travaux du côté de la Savoie.

    Avant de commencer le placement des bornes, les commisaires, se reportant à l'article 1er de la convention signée à Turin le 7 mars 1861, où il est dit que la nouvelle frontière suivrait l'ancienne limite entre le duché de Savoie et le Piémont, ont reconnu que cette limite avait son origine au sommet du mont Grapillon.

    Ce sommet, inaccessible d'ailleurs, a dès lors été considéré par eux comme le point de départ de la frontière qu'ils avaient à tracer ; or, comme la limite entre le duché de Savoie et le Piémont suivait la grande chaine des Alpes, d'après le dernier paragraphe de la convention déjà citée, les commissaires ont recherché les cols importants où des bornes devaient être établies.

    Ces cols sont au nombre de 13, savoir :

  1. Le col de la Seigne ;
  2. Le col du petit Saint Bernard ;
  3. Le col du Mont ;
  4. Le col de la Galizia ;
  5. Le col de l'Autaret ;
  6. Le col du grand mont Cenis ;
  7. Le col de Solliers ;
  8. Le col du petit mont Cenis ;
  9. Le col du Clapier ;
  10. Le col d'Etiache ;
  11. Le col de Fréjus ;
  12. Le col de la Roue ;
  13. Le col de la Vallée étroite.

    C'est donc sur ces cols que les commissaires ont fait placer des signes-limites, en se conformant d'ailleurs pour ceux du petit Saint Bernard et des deux Monts Cenis, aux stipulations indiquées par les paragraphes 3, 4, 5, et 6 de l'article 1er de la Convention du 7 mars 1861.

    D'après ces bases la description de la situation des bornes est la suivante.

Empire français

partement de la Savoie,
arrondissement de Moutiers,
commune de Bourg-St-Maurice.

    <<...Depuis le mont Grapillon jusqu'au rocher du Chardonnet, au moyen de douze bornes en pierre, quatre rochers gravés et quatorze poteaux placés en 1862...>>

Royaume d'Italie

Province de Turin,
arrondissement d'Aoste,
commune de Courmayeur.


Commune de Seez.

Commune de la Thuille.


Commune de Seez.

Commune de la Thuille.


Commune de Sainte-Foy.

Commune de Valgrisanche.


Commune de Val de Tignes.

Arrondissement d'Ivrée
commune de Ceresole.


Arrondissement de Saint-Jean de Maurienne,
canton de Lans-le-Bourg,
commune de Bessans.

Arrondissement de Turin,
commune d'Usseglio.


Commune de Lanslevillard.

Arrondissement de Suze,
commune de Ferrera.


Commune de Lanslebourg.

Commune de Ferrera


Commune de Sollières-Sardières.


Commune de Bramans.

           (1) L'ensemble des bornes n° 18, 19, 20, 21, 22 et 23 forme l'abornement de la frontière au col du petit Mont-Cenis, ainsi qu'il est stipulé par l'avant dernier paragraphe de l'art 1er de la convention du 7 mars 1861.


Commune de Bramans.

Commune de Ferrera.


Commune de Giaglione.


Commune de Rochemolle.


Commune de Modane.

Commune de Bardonnèche.


Commune de Mellezet.

    Depuis le rocher du Chardonnet jusqu'à l'Enchastraye, comme il est indiqué dans l'acte de démarcation signé à Lyon le 17 juin 1825.

    Enfin depuis l'Enchastraye jusqu'à la mer, au moyen de trois bornes en pierre, onze rochers gravés, et 24 poteaux, placés en 1861, comme il est indiqué dans le procès-verbal n° 1.

    La conservation de ces différents signes-limites a été recommandée aux soins des autorités administratives des deux pays limitrophes.

    Les dépenses totales pour l'abornement de la nouvelle frontière entre la France et l'Italie, s'élèvent à la somme de 5.038 fr et un centime.

    Elles sont mentionnées sommairement dans un état particulier remis à chacun des deux gouvernements.

    Les numéros employés dans le protocole signé à Nice le 26 novembre 1860 pour désigner les différents plans et dessins joints à l'acte de démarcation de la nouvelle frontière entre la France et l'Italie, ayant été changés dans la Convention signée à Turin le 7 mars 1861, il importe pour éviter toute confusion ultérieure de mentionner que ces différents plans et dessins portent les numéros adoptés dans la Convention susdite.

    A ce procès-verbal sont annexés :

    Sous le n° 3, la carte au 50/1000 de la frontière de la Savoie depuis le mont Grapillon jusqu'au rocher du Chardonnet.

    Sous les n° 4a, 4b et 4c., trois plans au 10/1000 des cols du petit Saint-Bernard et deux Monts-Cenis destinés à remplacer les croquis annexés sous le n° 2 au protocole signé à Nice le 26 novembre 1860.

     Fait en double à Turin le 26 septembre 1862.

Les membres de la Commission,

Th. Smet.
A. Berguet.   

     Victor Federici.
A. Ricci.