Procès-verbal n° 1 d'abornement de la
frontière entre la France et l'Italie,
dressé à Turin le 29 octobre 1861, d'après la convention signée à Turin le 7
mars 1861
par les plénipotentiaires des deux pays et ratifiée par les deux gouvernements.
Les anciennes bornes frontières dans les Alpes-Maritimes
(Accès direct à une borne) | ||||||||||||
77 | 78 | 79 | 80 | 81 | 82 | 83 | 84 | 85 | 86 | 87 | 88 | 89 |
90 | 91 | 92 | 93 | 94 | 95 | 96 | 97 | 98 | 99 | 100 | 101 | 102 |
103 | 104 | 105 | 106 | 107 | 108 | 109 | 110 | 111 | 112 | 113 | 114 | - |
Les commissaires chargés de l'abornement de la nouvelle frontière entre la France et l'Italie, savoir : au nom du gouvernement français, M. Smet, chef d'escadron d'état-major, officier de l'ordre impérial de la légion d'honneur et de l'ordre des SS. Maurice et Lazare et M. le baron Hulot, chef d'escadron d'état-major, chevalier de l'ordre impérial de la légion d'honneur, de l'ordre des SS. Maurice et Lazare et au nom du gouvernement italien, M. le chevalier Federici, colonel d'état-major, décoré de la médaille de la valeur militaire, officier de l'ordre des SS. Maurice et Lazare, officier de l'ordre impérial de la légion d'honneur, etc., et M.Agostino Ricci, capitaine d'état-major, décoré de la médaille de la valeur militaire, chevalier de l'ordre impérial de la légion d'honneur, etc., se sont réunis à Turin le 1er septembre 1861 pour procéder à leurs travaux d'abornement de ladite frontière telle qu'elle a été arrêtée par la convention signée le 7 mars 1861 par les plénipotentiaires des deux pays et ratifiée par les deux gouvernements.
Après avoir échangé leurs pouvoirs, les commissaires qui avaient reçu de leurs gouvernements l'invitation de commencer leurs opérations du côté de l'ancien comté de Nice se sont reportés au 4e paragraphe du protocole signé à Nice le 26 novembre 1860 où il est dit que les bornes, poteaux et inscriptions porteraient un numéro d'ordre qui serait déterminé ultérieurement et rattaché s'il était possible à la numération déjà existante entre les deux États ; ils se sont alors occupés de rechercher quelle numération avait été adoptée dans la délimitation de l'ancienne frontière et consultant pour cela le procès-verbal d'abornement, signé à Lyon le 17 juin 1825, ils ont reconnu que la limite entre la France et la Sardaigne avait été divisée en 3 parties, correspondant : 1° à la Savoie ; 2° au Piémont ; 3° au Comté de Nice, et que, dans chacune d'elles, les bornes avaient été numérotées par une série continue de première à dernière, dans l'ordre de leurs positions, en suivant la direction générale du nord au sud et qu'ainsi les premières et dernières bornes de la série gallo-piémontaise étaient en même tems la dernière de la série gallo-savoyarde et la première de la série gallo-niçarde.
Guidés par la raison que la partie de la nouvelle frontière dont ils allaient s'occuper suivait dans son commencement la grande chaîne des Alpes comme la partie gallo-piémontaise, les commissaires ont décidé que, pour la numération à donner à leurs bornes, signaux et autres de cette partie de la limite entre les deux États, ils continueraient celle qui a été adoptée pour la partie gallo-piémontaise dans le procès-verbal d'abornement susmentionné, attendu que cette partie de la frontière ne devait subir aucune modification et qu'ainsi la dernière borne de la série gallo-piémontaise étant désignée par le n° 76, ils donneraient le n° 77 à la première borne qu'ils placeraient sur la nouvelle frontière.
Ils sont ensuite convenus qu'ils donneraient de chaque signe-limite une description exacte comprenant dans l'ordre suivant :
1° le numéro d'ordre du signe-limite, borne ou autre; 2° sa forme ; 3° sa distance au précédent exprimée en mètres et mesurée d'un signe à l'autre suivant la projection horizontale ou prise seulement en ligne droite sur la carte et dite alors graphique ; 4° sa situation, cet article comprend la nature de culture du terrain où est situé le signe-limite et sa position à l'égard d'objets voisins notables, tels que chemins, cours d'eau, construction durable quelconque, exprimée en mètres ; 5° les spécifications enfin particulièrement relatives au signe-limite.
En tête de chaque page de cette description et au besoin de chaque article concernant un des signes-limite, figureront les noms des communes limitrophes des deux pays, bordant immédiatement la portion de limite dont il s'agit.
Les (illisible) par des circonstances de localités, forcés d'ailleurs pour accélérer leurs travaux d'abornement, d'y employer nombre d'ouvriers qui les pratiquaient pour la première fois, n'ont-pu, malgré tous leurs soins, rendre très uniforme le matériel des signes-limite ; mais les différences qu'affectent quelques-uns d'entre eux sont insignifiantes pour le but de l'opération.
Ces signes-limite sont de trois espèces : 1° des bornes en pierre de mêmes dimensions que celles qui ont été adoptées pour l'abornement de 1825 ; elles portent d'un côté le mot France avec le millésime de 1861 et de l'autre le mot Italia avec le numéro d'ordre ; 2° des poteaux dont le modèle se trouve annexé à la convention du 7 mars 1861 sous le n° 7 ; ils sont en chêne; châtaignier, orme ou mélèze, selon le bois qu'on a pu se procurer dans les différentes localités où ils ont été construits ; 3° enfin des inscriptions sur les rochers présentant pour la plupart l'indication de la ligne frontière avec les initiales des mots France et Italie, le millésime 1861 et un numéro d'ordre.
Afin de rendre la frontière plus sensible aux yeux dans les changements de direction, les commissaires ont jugé utile de placer quelques bornes en des points qui n'avaient pas été désignés dans le protocole du 26 novembre 1860 pour en recevoir et, chaque fois que cette circonstance s'est présentée, ils en ont fait mention dans le présent procès-verbal.
Empire français Département
des Alpes-Maritimes, |
<<... Enfin depuis l'Enchastraye jusqu'à la mer, au moyen de trois bornes en pierre, onze rochers gravés, et 24 poteaux, placés en 1861, comme il est indiqué dans ce procès-verbal...>> | Royaume d'Italie Province de Coni, |
77e borne (poteau en chêne), éloignée de la pointe de l'Enchastraye (1), rocher non gravé, qui est désigné comme la 76e borne, de 1,640 mètres (distance graphique). Ce poteau est situé au col de Pouriac, sur la ligne de partage des eaux, entre deux sentiers qui conduisent, l'un du village de l'Argentière et l'autre du hameau de Ferrera dans la vallée de la Tinea ; il est distant de 7 mètres du premier et de 24 mètres du second.
(1) Dans le procès-verbal de la dernière délimitation, signé à Lyon le 17 juin 1825, par les plénipotentiaires de France et de Sardaigne, il est dit que ce rocher n'étant pas accessible à son sommet et à grand peine vers sa base, on n'a pu y faire graver aucun signe de délimitation et qu'on n'est convenu de lui donner un numéro d'ordre, le n° 76, parce qu'en ce point la limite quittait la grande chaîne des Alpes ; c'est à ce rocher, ainsi signalé, que les commissaires nommés pour l'abornement de la nouvelle frontière ont rattaché leur numérations ainsi qu'il est expliqué dans les préliminaires du présent procès-verbal.
( Attention : La dernière borne de la série gallo-piémontaise portant le n° 76 est bien la même borne que la première de la série gallo-niçarde portant le n° 1 dans le procès-verbal de 1825. Il est à noter que ce n'est pas la pointe de L'Enchastraye qui termine la série gallo-piémontaise, mais bien le Rocher des Trois Evéques situé plus au sud.) Note de l'auteur.
Commune de Berzesio. |
78e borne (poteau en chêne), éloignée de la précédente de 4,440 mètres (distance graphique). Elle est située au col del Ferro, sur la ligne de partage des eaux à l'ouest et à 3 mètres d'un sentier qui conduit de la vallée de la Stura dans celle de la Tinea.
Commune de Saint-Étienne. |
Commune de Vinadio. |
79e borne (poteau en chêne), éloignée de la précédente de 11,325 mètres (distance graphique). Elle est située au col ou passe de Barbacana sur la ligne de partage des eaux, contre un sentier qui mène de la vallée de la Stura dans celle de la Tinea et à 2 mètres à l'est d'un ancien poste fortifié (appelé, baracon par les habitans du pays), aujourd'hui en ruines.
80e borne (poteau en châtaignier), éloignée de la précédente de 1,650 mètres (distance graphique). Elle est située au lieu dit Colla Longa, à 32 mètres à l'est d'un petit ravin qui descend de la cime de la Colla Longa et sur le bord sud du chemin qui conduit de Saint-Etienne à Vinadio. Ce poteau est planté dans un terrain de vaine pâture appartenant à la commune de St-Etienne.
81e borne (poteau en châtaignier), éloignée de la précédente de 750 mètres (distance graphique). Elle est située au lieu-dit Lou Cloutas, sur le bord d'un escarpement de rochers inaccessibles par le sud et dans un pâturage appartenant à la commune de St-Etienne.
Commune d'Isola. |
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82e borne (poteau en châtaignier), éloignée de la précédente de 1,244 mètres (distance graphique). Elle est située au lieu dit Serriera del camp, à un mètre au nord d'un signal géodésique ; ce poteau est planté au milieu d'un amas de rochers dans un pâturage appartenant à la commune d'Isola.
83e borne (poteau en châtaignier) éloignée de la précédente de 245 mètres (distance graphique). Elle est située sur un plateau, à la naissance d'un contrefort appelé Serre de Amongeus et sur la ligne de partage des eaux qui se rendent d'un côté dans la Tinea et dans l'autre dans le torrent de la Guercia. Ce poteau est planté dans un pâturage appartenant à la commune d'isola.
84e borne (poteau en châtaignier) éloignée de la précédente de 428 mètres (distance graphique) ; elle est située dans un pâturage appartenant à la commune d'Isola, sur la ligne de partage des eaux qui se rendent d'un côté dans la Tinea et de l'autre dans le torrent de la Guercia, et à l'extrémité d'une pente qui aboutit à un plateau d'où se détache un contrefort appelé Serre del Terrassier.
85e borne (poteau en châtaignier) éloignée de la précédente de 2855 mètres (distance graphique) ; elle est située sur le Coulet dans un pré appartenant au sieur Dominique Mélau, sur la rive droite du torrent de la Guercia.
86e borne (rocher gravé) éloignée de la précédente de 56 mètres ; elle est gravée sur la face S. E. d'un rocher situé sur la rive droite du Castiglione au Point ou ce torrent reçoit le Guercia et sur la droite de ce dernier cours d'eau. Les initiales des mots France et Italie ont été inscrites l'une à gauche, l'autre à droite d'une ligne qui marque la frontière et sont accompagnées du millésime 1861 et du numéro d'ordre 86.
87e borne (rocher gravé) éloignée de la précédente de 30 mètres. La ligne qui marque la frontière est gravée sur la face supérieure d'un gros rocher situé sur la rive gauche du Castiglione en face du point où ce torrent reçoit la Guercia et à 7 mètres du chemin qui longe cette même rive. Les initiales des mots France et Italie ont été inscrites l'une à gauche, l'autre à droite de la ligne susdite et sont accompagnées du millésime 1861 et du numéro d'ordre 87.
88e borne (poteau en châtaignier), éloignée de la précédente de 870 mètres (distance graphique) ; elle est située dans une clairière d'un terrain boisé appartenant à la commune d'Isola, à l'extrémité supérieure d'une arrête rocheuse appelée Serre de Vial, sur un col séparant deux sommets qui portent les noms de Testa de Bellaruot à l'ouest et de Cima de Ciallanc à l'est.
Canton et commune de Saint-Sauveur. |
Commune de Valdieri. |
89e borne (rocher gravé) éloignée de la précédente de 7,325 mètres (distance graphique) ; la ligne qui marque la frontière est gravée sur la face occidentale d'un rocher baigné par les eaux de la Tinea et situé sur la rive gauche de cette rivière, à 250 mètres en aval du point où elle reçoit le torrent de Molières. Les initiales des mots France et Italie sont inscrites l'une à droite, l'autre à gauche de cette ligne à une hauteur de 3.000 mètres au dessus des eaux moyennes de la Tinea ; elles sont accompagnées du millésime 1861 et du numéro d'ordre 89.
Commune de Saint-Sauveur. |
90e borne (poteau en chêne) éloignée de la précédente de 2,050 mètres (distance graphique) ; elle est située sur la ligne de partage des eaux de la Serriera del Pel, à 40 mètres d'une grange qui se trouve sur cette même ligne dans la région dite Ciaj ; elle est distante de la maison Maissia de 155 mètres et se trouve plantée dans un champ appartenant au sieur Segur Ludovic.
Commune de
Saint-Sauveur |
91e borne (poteau en chêne) éloignée de la précédente de 2,080 mètres (distance graphique) ; elle est située au lieu dit Malanent sur la limite des trois communes de Saint-Sauveur, de Rimplas, et de Valdieri ; elle occupe le point le plus élevé d'un plateau de 300 mètres de long sur 130 de large environ.
Commune de Rimplas. |
92e borne (rocher gravé) éloignée de la précédente de 766 mètres (distance graphique). Le rocher sur lequel la ligne frontière est gravée, est connu dans le pays sous le nom de la Pena blanca ; Il est situé à l'est du plateau de Malanent sur un contrefort appelé également la Pena blanca qui sépare le vallon (1) de los Clapetos de celui de Mijes. Les initiales des mots France et Italie sont gravées l'une à gauche, l'autre à droite de la ligne susdite et sont accompagnées du millésime 1861 et du numéro d'ordre 92.
(1) Le mot vallon répété dans cette description et figurant sur les cartes à l'appui, outre la signification qu'il a dans la langue française, est souvent employé ici dans le sens de ruisseau ou de ravin.
Commune de Valdeblore. |
93e borne (rochers gravés hors limite ; borne qui n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861). En raison de l'impossibilité où se sont trouvés les commissaires de placer une borne au point où le vallon de Gasc vient se jeter dans celui de Cabana Vieglia, point réel de la frontière, ils ont décidé que les mots France et Italia seraient gravés sur des rochers non loin de ces vallons ; le mot France accompagné du millésime 1861 et du numéro d'ordre 93 est inscrit sur un rocher de grès rouge dont la face est tournée vers l'Est ; il se trouve dans un pré appartenant au sieur Joseph Burgundi et est éloigné de 12 mètres d'un moulin à eau appartenant à la société Andoli Testor et Cie. Le mot Italia, également accompagné du millésime 1861 et du même numéro d'ordre 93, est gravé sur un rocher situé entre les deux vallons sus-mentionnés et dont la face est tournée vers le sud : il se trouve dans un pré appartenant au sieur Philippe Joseph.
La distance qui sépare le confluent des deux vallons de Gasc et de Cabana Vieglia de la borne précédente est de 3,540 mètres, distance graphique.
Commune de Valdeblore. |
Commune de Valdieri. |
94e borne (poteau en chêne : cette borne n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861). Elle a été jugée nécessaire pour déterminer la ligne droite que suit la frontière entre la pointe de la Roya et le Baus della frema à l'est ; cette borne qui est éloignée de la précédente de 2,350 mètres (distance graphique) est plantée dans un terrain de pâturages appartenant à la commune de Valdeblore, au lieu dit Région de Saint-Dalmas du plan ; elle est à 60 mètres au nord-ouest du point où le chemin qui conduit du hameau de Saint-Dalmas à celui de Molières est coupé par le vallon qui se trouve entre ceux de Brama fama et de Lescalour.
95e borne (poteau en mélèze) éloignée de la précédente de 1,625 mètres (distance graphique). Elle est située dans un pâturage appartenant à la commune de Valdeblore, au lieu dit Baissa della balma della frema, à 465 mètres au nord du sommet du Baus della frema, sur la ligne de partage des eaux.
Arrondissements
de Puget-Théniers et de Nice, |
96e borne (rocher gravé). Ayant reconnu l'impossibilité de placer un poteau au point où le vallon des Amberts rencontre la limite des deux communes de Valdeblore et de Saint-Martin de Lantosque, à cause de l'humidité du terrain, les commissaires ont décidé de faire une inscription sur un rocher qui se trouve dans ce vallon à dix mètres à l'est du point susmentionné ; l'initiale du mot France a été gravée sur la face méridionale de ce rocher avec le millésime 1861 et de l'initiale du mot Italie sur la face septentrionale avec le n° d'ordre 96. La distance graphique qui sépare de la borne précédente le point de la frontière auquel se rapporte cette inscription est de 1,620 mètres.
Afin de mieux déterminer la frontière de ce côté, les commissaires ont jugé utile de placer un poteau portant le même n° d'ordre 96 sur la rive gauche du vallon de la Valetta à 142 mètres du point où le vallon des Amberts rencontre le premier. Cette borne, hors limite comme la précédente, est éloignée de 12 mètres de la ligne de séparation des deux communes sus-indiquées telle qu'elle est tracée sur les cartes au dix millième de l'état-major piémontais et de 10 mètres du confluent du vallon de Patta Crosa avec celui de la Valetta.
97e borne (poteau en mélèze), éloignée de la précédente de 2,070 mètres (distance graphique) ; elle est située au lieu dit Balaur Soubran dans des pâturages communaux sur la limite des trois communes de Valdeblore, Saint-Martin de Lantosque et Valdieri.
Arrondissements de Nice, canton de Saint-Martin de Lantosque, commune de Saint-Martin de Lantosque. |
98e borne (poteau en mélèze, hors limite ; cette borne n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861), éloignée de la précédente de 2,160 mètres (distance graphique). En raison de la grande quantité de pierres que le vallon d'Arcias entraîne dans son cours, il a été impossible de placer cette borne au point où ce vallon rencontre le torrent de Borreone ; sa position est exactement déterminée par les distances suivantes : 25 mètres la séparent du torrent, 40 mètres du pont de Canoubière jeté sur le Borreone et 80 mètres du thalweg actuel du vallon d'Arcias comptés le long du canal d'irrigation sur le bord duquel elle est plantée (1).
(1) Le pont de Canoubière dont il est parlé ici, se trouve aujourd'hui à 80 mètres de la place ou il est indiqué sur la carte au dix-millième.
99e borne (rocher gravé, hors limite ; cette borne n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861), éloignée de la précédente de 1,710 mètres (distance graphique). Le rocher sur lequel a été pratiquée l'inscription adoptée est situé sur la rive gauche du Borreone à 60 mètres au nord-est du vallon del Sant.
Commune de Saint-Martin de Lantosque. |
Communes de Valdieri et d'Entraque. |
100e borne (poteau en mélèze), éloignée de la précédente de 1,480 mètres (distance graphique) ; elle est placée sur le sommet de la cime inférieure de Piagu dans un pâturage appartenant à la commune de Saint-Martin de Lantosque sur la crête qui sépare le torrent du Borreone de celui de la Madone de Finestre ; sa distance à la cime de Piagu supérieure où se trouve un signal géodésique est de 350 mètres.
Commune d'Entraque. |
101e borne (borne en pierre de taille) éloignée de la précédente de 1,585 mètres (distance graphique) ; elle est située dans le vallon de Madame au nord du chemin qui suit le torrent de la Madone de Finestre ; elle est fortement maçonnée contre un rocher sur le bord duquel passe le chemin sus-indiqué. La place de cette borne a été choisie de telle sorte qu'elle soit protégée contre les avalanches ; mais, dans le cas où elle viendrait à être couverte par les débris qui descendent du vallon de Madame, sa place serait facilement retrouvée au moyen d'une inscription pratiquée sur un gros rocher située en face sur la rive gauche du torrent de la Madone de Finestre. Cette inscription est semblable à celles qui ont déjà été décrites.
102e borne (rocher gravé ; cette borne n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861) éloignée de la précédente de 144 mètres (distance graphique). La ligne qui marque la frontière est gravée sur la face occidentale d'un rocher situé sur la rive gauche du torrent de la Madone de Finestre, au point où ce torrent reçoit les eaux du vallon del Mare Soutan ; elle est accompagnée de l'initiale des mots France et Italie, du millésime 1861 et du n° d'ordre 102.
Communes de
Saint-Martin de Lantosque |
103e borne (poteau en mélèze) éloignée de la précédente de 1,408 mètres (distance graphique) ; elle est située sur la crête de Palu au milieu d'un amas de rochers se trouvant entre les deux rochers qui portent les noms de Testa del mare à l'ouest et de Cimeteri à l'est, dans un pâturage communal. Le point où elle est plantée appartient à la limite des trois communes de Saint-Martin de Lantosque, Belvédère et Entraque.
Commune de Belvédère. |
Commune d'Entraque. |
104e borne (poteau en mélèze) éloignée de la précédente de 5,510 mètres (distance graphique) ; elle est située dans un pâturage appartenant à la commune de Belvédère sur la cime de la Valetta.
105e borne (rochers gravés hors limite ; cette borne n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861) éloignée de la précédente de 2,340 mètres (distance graphique). En raison de l'impossibilité où se sont trouvés les commissaires de placer une borne au point où le torrent de la Valetta se jette dans la Gordolasca, ils ont décidé que les initiales des mots France et Italie seraient gravés sur des rochers situé sur les deux rives de la Valetta. L'initiale du mot France, accompagné du millésime 1861 et du n° d'ordre 105, a été inscrite sur un rocher situé au nord du chemin qui conduit à la chapelle de San Grato et à 2 mètres du point où ce chemin va entrer dans le lit du torrent, l'initiale du mot Italie accompagnée du même n° d'ordre 105 a été gravée de l'autre côté du torrent sur un rocher distant de 7 mètres d'une grange appartenant au sieur Antonio Carquier.
106e borne (poteau en mélèze) éloignée de la précédente de 790 mètres (distance graphique). L'humidité du terrain sur la rive gauche du Gordolasca n'ayant pas permis d'y placer un poteau à 150 mètres en aval du pont de Cabana, les commissaires ont décidé de l'éloigner du torrent de 75 mètres dans la direction du vallon de Festouletta ; il a été placé sur le bord d'un terrain communal séparé par un canal d'irrigation d'un pré appartenant au sieur Francesco Laurenti.
Canton de Breil, commune de Saorge. |
Commune de Tenda. |
107e borne (borne en pierre de taille) éloignée de la précédente de 15,595 mètres (distance graphique). Elle est située sur le côté gauche de la grande route de Nice au Col de Tende, au milieu d'un pont qui traverse cette route pour donner passage au ruisseau de Paganin.
Communes de Briga et de Tenda. |
108e borne (rochers gravés) (1) éloignée de la précédente de 458 mètres (distance graphique). En raison de l'impossibilité où se sont trouvés les commissaires de placer une borne au point où le torrent de Groa se jette dans la Roya, ils ont décidé que les initiales des mots France et Italie seraient gravées sur des rochers situés sur les deux rives du torrent et à son confluent dans cette rivière. L'initiale du mot France a été inscrite sur la rive gauche avec le millésime 1861 et l'initiale du mot Italie sur la rive droite avec le n° d'ordre 108.
(1) Cette borne n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861.
Communes de Saorge et de Breil. |
Province de Porto Maurizio. |
109e borne (poteau en orme) éloignée de la précédente de 8,150 mètres (distance graphique). Elle est située au lieu dit Pointe commune, sur la limite des trois communes de Saorge, Breil et Molinetto.
Commune de Breil. |
Commune de Rocchetta de Dolceaqua. |
110e borne (poteau en orme) éloignée de la précédente de 3,860 mètres (distance graphique). Aux termes de la convention du 7 mars dernier une borne devait être placée à la croix de la Mailisa ; en s'y transportant, les commissaires ont reconnu que la croix existant en ce point pourrait tenir lieu de poteau ; ils ont, en conséquence gravé sur la face ouest l'initiale du mot France, sur la face est l'initiale du mot Italie et le n° d'ordre 110 sur une autre face. Puis, afin de mieux déterminer la ligne frontière, ils ont placé un poteau, portant le même n° d'ordre 110 au nord du chemin qui conduit de Breil à Dolceacqua et au-dessus d'un rocher qui domine ce chemin. Ce poteau, éloigné de 110 mètres de la croix de la Mailisa, est placé sur la ligne droite qui, partant de la croix sus-mentionnée aboutit à la borne suivante n° 111.
Commune de Breil. |
Commune de Penna. |
111e borne (poteau en orme, hors limite) éloignée de la précédente de 470 mètres (distance graphique) ; elle est située sur la rive gauche de la branche septentrionale du vallon Dell' Amore, au point où ce vallon coupe la limite des deux communes de Breil et de Penna. En raison de l'impossibilité où se sont trouvés les commissaires d'établir cette borne solidement dans le vallon, il l'en ont éloignée de douze mètres au sud et elle se trouve à deux mètres à l'O. d'un sentier qui conduit au hameau de Libri.
112e borne (rochers gravés ; cette borne n'a pas été indiquée dans la convention du 7 mars 1861) éloignée de la précédente de 1390 mètres (distance graphique). Les commissaires ont jugé qu'il serait utile de placer une borne au point où la ligne frontière coupe le chemin qui conduit de la commune de Breil à celle de Penna, point qui est déterminé par l'intersection de ce chemin avec le ravin de la Masque ; en conséquence, ils ont pratiqué sur des rochers situés des deux côtés de ce ravin des inscriptions semblables à celles qui ont été déjà décrites et avec le numéro d'ordre 112.
Canton de
Menton, |
Commune de Ventimiglia. |
113e borne (poteau en chêne) éloignée de la précédente de 12,210 mètres (distance graphique). Elle est placée sur la ligne de partage des eaux qui se rendent d'un côté dans le vallon de Saint-Louis et de l'autre dans celui de Garavan ; elle occupe au milieu d'un amas de rochers le point culminant d'un sommet qui se trouve sur cette crête au S. de la pointe du Castello del Lupo et au N. du mont Carpano. Elle marque un point commun aux limites des trois communes de Vintimiglia, de Castellar et de Menton.
Commune de Menton. |
Commune de Ventimiglia. |
114e et dernière borne (borne en pierre de taille) éloignée de la précédente de 2,041 mètres (distance graphique). Elle est située sur le côté gauche de la grande route de Nice à Gènes, à l'entrée du pont Saint-Louis qui reste en entier à l'Italie.
La frontière ayant été définitivement bornée entre la France et l'Italie du coté de l'ancien comté de Nice, ainsi qu'il est expliqué dans ce procès verbal, les commissaires auraient à s'occuper d'un travail semblable du coté de la Savoie ; mais la saison étant trop avancée pour qu'il soit possible de procéder actuellement à cette opération, ils sont convenus de la remettre à l'année suivante et ont fixé à cet effet leur rendez-vous au 15 juillet 1862 sur le Mont-Cenis. Les frais de transport, maçonnerie, inscriptions etc. qui ont été acquittés par les commissaires italiens, se totalisent par une somme de 272 francs 90 centimes, ils font l 'objet d'une note détaillée portant le n° 1.
Une seconde note se montant à 385 francs pour l'exécution des cartes mentionnées dans l'article 16 de la convention du 7 mars 1861 et acquittée par le dépôt de la guerre Italien, porte le n° 2.
Ces deux notes seront jointes au procès-verbal définitif d'abornement de la nouvelle frontière.
Fait en double original à Turin le 29 octobre 1861.
Th.
Smet. |
Victor Federici. |