GEORGES FABRY RETROUVE LES FRONTIERES DU COMTE DE NICE

 

GEORGES FABRY RETROUVE LES FRONTIERES DU COMTE DE NICE

          

          

Le Ficanas : Monsieur Fabry, vous êtes aveyronnais d’origine. Comment vous est venue l'idée d'étudier les bornes du Comté de Nice ?

Georges Fabry : Une mutation à Nice en 1982 m'a permis de découvrir les Alpes-Maritimes et le plaisir de la randonnée. C'est au hasard d'une promenade sur la crête frontière entre les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence que j'ai rencontré ma première borne vers le col de Mélina. Elle a les armoiries du royaume de France d'un côté (fleur de lys) et des Etats de Savoie de l'autre (croix de Savoie). C'est une borne magnifique millésimée 1823 et portant le numéro 31. Cette borne n'étant pas portée sur la carte IGN, j'ai voulu en savoir plus. Le virus était inoculé !

Le F. : Combien reste-t-il de bornes en place sur les frontières du Comté ? Pensez-vous les avoir toutes découvertes ?

G.F. : Mon site répertorie actuellement 57 bornes entre Le Comté de Nice et la France et 10 bornes entre le Comté et Monaco. Toutes ces bornes ne sont pas visibles car quelques bornes ont été retirées dans un but de préservation pour être remplacées par des copies, notamment au col des Champs. Certaines restent sûrement à découvrir, leurs positions étant connues, mais de nombreuses disparitions ont été constatées : travaux, récupération...

Le F. : Pourquoi les avoir publiées sur un site web ? Pourquoi ne pas avoir édité un livre ?

G.F. : Je pense qu'internet permet une approche de ce patrimoine à un plus grand nombre en plus de la gratuité. Et puis, quelle simplicité pour les corrections ou ajouts !

Le F. : Par quelle frontière avez-vous commencé ? La France, l'Italie ou Monaco ? Combien de temps vous a pris cette recherche ?

G.F. : Comme je l'ai dis plus haut, ma recherche a débuté par la frontière occidentale du Comté de Nice en 1992. Puis, de nombreux contacts sur internet m'ont donné envie de rajouter les bornes de la frontière entre le Comté de Nice et Monaco ainsi que celles de la frontière italienne de 1860 à 1947. Depuis 1992, je n'ai pas cessé les recherches.

Le F. : Vous a-t-il semblé que cette recherche déterminait un particularisme historique du Comté niçois par rapport à ses trois voisins ?

G.F. : Il suffit de lire quelques anecdotes de la vie dans le Comté de Nice pour se rendre compte de l'isolement géographique du Comté. Et toutes ces modifications de frontières ont sûrement trempé le caractère montagnard des habitants du "haut pays". Pour se rendre de Guillaumes (793 m) à Puget-Théniers (400 m) en évitant la douane, le chemin passait par le col de Saint-Léger (1069 m) ou celui de Roua (1284 m). Je pense que ce petit exemple suffit à expliquer un caractère !

Le F. : Par curiosité, que faites-vous dans la vie ?

G.F. : Je pense pouvoir encore dire que je suis "jeune retraité" et je dispose de mon temps libre à ma guise !

Le F. : Alors, n'hésitez pas à aller visiter ce site passionnant, bien documenté avec une cartographie agréable sur : http://bornes.frontieres.free.fr/

Interview : Christian Gallo ©Le Ficanas® le 30/10/2006
Photos : Georges Fabry

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